Cours adultes Feldenkrais – Que vous apporte la méthode ? 1/2
Écrit le . Publié dans Ce qu'ils en disent - Les adultes,Témoignages.
Témoignage écrit. Interview de trois participantes par Mara Vinadia, mars 2013 - Genève.
Que vous apporte le Feldenkrais ?
Extraits :
- Ahhhhh, ça, c’est génial ! C’est ça qui est frappant : avec cette manière de pratiquer le Feldenkrais, je trouve que l’on devient plus jeune en vieillissant. Normalement, quand tu vieillis, tu perds tes facultés, tu diminues, et là, au contraire, tu gagnes en ouverture, en fluidité.
- En yoga, on nous dit qu’il faut écouter le corps, mais on ne nous donne pas les clefs. Dans le yoga, il faut sentir, mais, en fait, par habitude, on ne le fait pas, parce on fait tout par habitude. Le Feldenkrais, ça change les habitudes.
- Ce qui est génial, c’est qu’en peu de temps, on change. On se rend compte que ce n’est pas figé. Pour moi, ça, c’est cadeau.
- J’étais confrontée à un problème sans issue. Avec le Feldenkrais, je
suis dans un processus tellement différent. Le corps n’est plus un
ennemi.
> Lire la transcription intégrale de l’interview réalisé par Mara.
Anne :
Lorsque je veux expliquer à une personne ce que je fais dans les cours de Feldenkrais, j’essaie de ne pas avoir l’air d’une allumée, donc je dis que c’est biomécanique, que ce n’est pas une espèce de truc bizarre pour gens qui vivent sur une autre planète. Parce que personne ne connaît le Feldenkrais. Quand je dis « Feldenkrais », on me dit : « Felden-quoi » ?
J’explique qu’on a des parties du corps qui travaillent beaucoup, d’autres qui ne travaillent plus, et qu’à la longue, ça crée des douleurs. L’idée est de re-fluidifier tout ça et de réveiller des parties qui sont un peu mortes. Alors, les gens se disent : « Ah oui, c’est vrai ».
Sarah :
Moi je fais une comparaison avec le yoga. Je dis que c’est une autre entrée pour devenir plus conscient de son corps. Comme il n’y a pas de postures à avoir, comme il n’y a pas de bonnes façons ou de mauvaises façons de faire, on suit les instructions, et c’est par le mouvement que l’on sent comment on utilise son corps. Si on répète depuis 10 ans la même posture de yoga, on peut répéter la même chose, qui n’est peut-être pas la bonne façon d’utiliser son corps sans même s’en rendre compte. Alors que le Feldenkrais est une autre approche. Dans le yoga, on dit toujours, il faut écouter son corps, il faut sentir, mais, en fait, par habitude, on ne le fait pas, parce on fait tout par habitude. Le Feldenkrais, ça change les habitudes. En yoga, on nous dit qu’il faut écouter le corps, mais on ne nous donne pas les clefs.
Anne :
Je trouve qu’avec le Feldenkrais, on retrouve cette mobilité et cette liberté que l’on avait quand on était enfant. Pas totalement, mais on se dirige vers ça : une fluidité, une plus grande aisance, et un côté plus frais. Et, du coup, on va vers autre chose que juste le corps physique. On est un peu plus enfant, dans le bon sens du terme, après les cours de Feldenkrais je trouve.
Je parle toujours du fait que ce qui m’a amené au Feldenkrais est que j’ai un problème de dos. Car c’est la seule pratique que j’ai trouvée qui apporte un mieux être réel, une possibilité d’évolution, que je ne pensais pas possible. Souvent les gens qui ont des problèmes de dos se renforcent la ceinture abdominale ; maintenant que je fais du Feldenkrais, je vois que c’est absurde d’essayer de tirer sur le corps, de l’emmener là où il ne veut pas aller. On a une approche tellement différente avec le Feldenkrais.
Cybelle :
Je repense souvent quand Mara nous dit, il y a plusieurs manières de faire. Si on ne peut pas faire, on fait en pensée. Cela me revient souvent dans le quotidien. Si tu es devant une impossibilité ou tu ne sais pas comment faire, et bien, inventer autre chose.
Anne :
Entièrement d’accord avec toi.
Cybelle :
Ce qui est génial, c’est qu’en peu de temps, on change. On se rend compte que ce n’est pas figé. Pour moi, ça, c’est cadeau.
Anne :
Je trouve que l’on devient plus jeune en vieillissant avec le Feldenkrais. Ahhhhh, ça c’est génial !
Mara commente avec le rire de tout le monde : Ahhhhh, tu peux répéter ce slogan du tonnerre !!!
Anne :
C’est ça qui est frappant : devenir plus jeune en vieillissant. Normalement, quand tu vieillis, tu perds tes facultés, tu diminues, et là, au contraire, tu gagnes en ouverture, en fluidité.
Cybelle :
Comme on sort de la norme, alors, il y a toujours une possibilité.
Sarah :
Une envie de découvrir, de continuer à découvrir.
Cybelle :
C’est une liberté, car on découvre des choses qu’on ne connaît pas, on ne sait même pas que ça existe, ça nous amène toujours plus loin. Si ce soir on découvre ça, la semaine prochaine, on découvrira autre chose.
Anne :
C’est vraiment énorme pour moi, parce qu’avant, j’avais un problème physique dont je ne voyais pas le bout. J’ai une scoliose importante, et l’on ne me proposait rien, ou éventuellement une opération pour m’insérer une barre de fer dans le dos. Donc quelque chose de très lourd sur le plan médical, quelque chose de triste, de sombre, qui ne peut que s’aggraver. Le corps, c’était un ennemi. J’étais confrontée à un problème sans issue. Avec le Feldenkrais, je suis dans un processus tellement différent. Le corps n’est plus un ennemi. Et ça va dans d’autres domaines que physiques. Je trouve impressionnant de voir le chemin que ça me fait faire physiquement et pour le reste de ma vie. J’avais des douleurs, j’avais mal tout le temps, le mouvement était pénible, et maintenant, c’est agréable. Vivre sans avoir mal, c’est un énorme changement. J’ai fait le stage de Pentecôte l’an passé : j’avais mal debout, couchée, assise, et un an plus tard, c’est tout autre chose.
Cybelle :
J’ai aussi un soucis spécifique de santé. Et ce que je trouve génial, c’est que même si pour le moment ce n’est pas résolu, je me dis qu’il y a bien une solution quelque part, qui va peut-être passer par tout autre chose que ce que j’imaginais. Et c’est génial, c’est un nouvel horizon.
Anne :
Et ça ne passe pas par des efforts, pas par de la contrainte. Cela a des incidences sur la manière dont j’aborde les choses dans la vie. Je suis beaucoup moins tendue que je ne pouvais l’être.
Cybelle :
Il y a des positions que je ne pouvais pas adopter avant, et maintenant elles sont possibles. C’est étonnant, on commence à vivre sans que ce soit chaotique dans certains domaines. Et tout d’un coup, tu prends conscience de la progression. C’est assez ahurissant, ça !
Anne :
Sur le plan de l’apprentissage, je ne comprends pas toujours comment ça marche. Des fois, j’ai l’impression de ne pas avoir compris ce qu’on a fait. Je vois bien que ça fait du bien, mais je suis incapable de détailler comment le squelette fonctionne, etc. Par contre, je vois que ça a changé quelque chose.
Cybelle :
Ça fait tomber des peurs. Ça fait t’autoriser à sortir de la norme, ça va loin.